Voyage de Gisou et KiKI en Thaïlande
Sawatdi kha !
Ça y est, je l’ai placé LE mot que je connais en thaï !
3ème jour à Bangkok…. Je n’ai pas pu vous écrire plus tôt parce que moi qui profite de mes réveils très matinaux pour tapoter mon clavier au calme, figurez-vous que depuis que je suis ici…. Je dors comme un bébé !
Le premier jour ne compte pas vu que nous l’avons passé à l’aéroport (IMMENSE!) , à trimbaler notre chariot avec nos bagages et notre fatigue entre le -2 et le + 4 pour re -contrôle des passeports, récupération des bagages, change, achat de carte sim, achat des vols internes… Et évidemment comme nous ne sommes pas les seules à avoir eu la même envie d’exotisme, ça bouchonnait aux portillons!
Le véritable premier jour, celui où on a réalisé que « ça y est, on y est !» c’était hier
Journée bien remplie, on en a pris plein les mirettes !
Bateau longue queue pour naviguer sur les canaux, comme à Venise ! Marchés flottants où se croisent, se frôlent, se frottent, se cognent les embarcations chargées de victuailles diverses et variées, des fruits frais absolument divins, des couleurs…
Certaines barques sont même équipés de quoi vous faire griller de la viande et frire des beignets de toutes sortes!
Les Kong sont bordés d’habitations en bois sur pilotis, en bois aussi. Certaines paraissent en bon état et d’autres…. heu… beaucoup moins ! Des pilotis fatigués, rongés par l’eau et au dessus, se cramponnant du mieux qu’ils peuvent , des baraquements délabrés, rafistolés de bric et de broc qui s’écroulent en partie dans cette eau couleur noisette clair …. C’est joli la couleur noisette clair, c’est même mignon à dire « je me suis acheté un blouson en cuir couleur noisette clair », on a même envie d’acheter les pompes assorties ! Pour l’eau ça fait moins rêver !
Après les Klong nous sommes allées voir un autre marché, le marché sur rails. Vous l’avez sans doute vu dans des reportages. Les échoppes et leurs étals sont le long de la voie ferrée, en fait la voie ferrée passe au milieu du marché et deux fois par jour, quand le train passe, les commerçants dégagent le passage, reculent ce qui risque d’être écrasé, poissons , viandes, légumes fruits, fringues… Ferment les parasols, tirent leurs bâches , tranquillement sans stress et refont les gestes à l’inverse dès que le train est passé, tout doucement lui aussi! Incroyable !
Comme nous étions, vous l’aurez compris épuisées par tout ça, nous avons décidé de nous octroyer un petit massage
Vu notre anglais « francisé » et le leur « asiatisé», la prise de rdv par téléphone et la compréhension du choix des soins n’a pas été une simple affaire, mais bon, après qq stations de métro et google maps itinéraire à la main, nous voilà arrivées dans le centre de massage. C’est là que je me suis aperçue qu’il n’avaient pas le son « R » , je suis devenue Madame OUX . Bref, chacune sa cabine, chacune sa masseuse thaï. La cabine ressemble à celles de chez nous, feutrée, musique d’ambiance la même aussi que chez nous, asiatique !
Elle me lave les pieds dans un bac en bois où flottent de vraies fleurs, puis je m’allonge à plat ventre, le visage dans le trou de la table. Elle commence et dès la première prise de contact je sursaute et pousse un cri ! En riant elle me dit« not strong? »
Oui , bonne déduction, je veux du doux, du moelleux, du reposant, relaxant…. et elle s’exécute avec une efficacité étonnante dans le dosage de ses appuis… Le bonheur…
Ma kiki est dans la cabine de droite d’où ne vient aucun bruit mais par contre, de celle de gauche m’arrivent de temps en temps des cris étouffés d’un massage strong tandis que moi je glousse , je ne regrette pas mon choix!
Elle me masse longtemps puis me fait me retourner et attaque l’autre face. Je continue de me pâmer et puis je réalise que je me suis endormie quand je suis réveillée par mon propre ronflement! Je fais l’étonnée un peu gênée d’avoir ronflé , elle rit timidement et on continue ces vagues de douceurs….
C’est fini, j’ai l’impression que ça me a duré longtemps, je regarde l’heure… Ah d’accord, ce n’est pas une impression, un massage de 2 heures, quand même !..
On se retrouve avec kiki, on se sent légères, des plumes…. on rentre se coucher…
Je sais maintenant ce qu’il me faut pour bien dormir!
Chez vous il doit être l’heure de goûter, moi je vais me coucher….
Bisous !
Gisou
De Bangkok à Kanchanaburi
Vendredi 15 mars 7 h du matin.Nous attendons le train pour Kanchanaburi. 3h de train pour faire ? …. 130 km !!!
D’un autre côté, 100 baths par personne, soit 2,80 €, on va pas gueuler non plus !
Nous avons quitté la chambre d’hôte de Mr Bank sans remord. Certes la literie était bonne et la chambre propre et climatisée mais la fenêtre donnait sur une rue bruyante nuit et jour, le mot aérer n’avait aucun sens, ouvrir la fenêtre ne servait qu’à faire rentrer bruits, chaleur moite et odeurs de gasoil !
Pas de fenêtre dans la salle de bain mais de carreaux de verre plein sud qui lui donnaient une configuration hammam assez désagréable et pour clôturer le tout, un seul robinet dans la douche et l’eau qui en sortait était tiède tendant davantage vers le chaud que vers le froid…
Pour tous ceux qui connaissent mon goût prononcé pour l’eau froide été comme hiver, je vous laisse imaginer mon bonheur …
Bref, cela n’a en rien affecté les trois jours de visite dans la capitale .
Hier au soir nous avons terminé en beauté sur un rooftop, terrasse au 64 ème étage d’un hôtel de luxe …Rhooo…. La vue les amis !!! À 360 degré, et à perte de vue, sous nos yeux et à nos pieds, Bangkok. En sirotant notre cocktail,( enfin, nos cocktails devrais-je dire !) on l’a vu s’assombrir doucement sous le soleil qui se couchait et puis les rubans ondulants formés par les files de voitures sont devenus lumineux, les bateaux sur les méandres du Chao Praya, du plus petit au plus imposant ont éclairé leur guirlandes, les tours qui découpaient le ciel se sont mises à briller elle aussi , diamantant le ciel devenu bleu nuit… De la ville on n’avait que la vue, trop haut pour que les nuisances sonores n’arrivent jusqu’à nous, un air doux nous enveloppait…
On a pris un tuk tuk pour rentrer, dernière nuit chez Bank…
Réveil matinal, 5h ! Un bref passage dans l’étuve, histoire de se réchauffer sous la douche avant de prendre un taxi qui nous amène à la gare. Toute petite gare excentrée jouxtant un marché couvert immense ! Étals de viande où sont suspendus à des crochets des pièces que les intéressés tripotent avant d’acheter…ou pas !
Sont accrochées aussi les boyaux des poulets, boyaux pleins et en-dessous, des monticules de pattes de poulets crues… Si nous savons que dans le cochon tout est bon, apparemment ici, dans le poulet il n’y a rien à jeter ! Les étals de poissons sont moins rebutants mais plus odorants….Et puis enfin, ceux de légumes et fruits pour la plupart inconnus toujours très colorés et qui donnent envie d’y goûter…. Eux !
Peu d’épices bizarrement, pourtant je peux vous assurer que leurs plats n’en manquent pas !
Le train entre en gare…On monte. A l’entrée de chaque wagon, un lavabo et un wc qui ressemble à un wc pour enfants. La cuvette est en fer, comme le lavabo mais toute petite et au raz du sol.
Les banquettes sont en bois peint d’une couleur marron/ orangé / jaune, résultat de plusieurs couches successives de ces trois couleurs, les endroits écaillés en attestent. Les fenêtres à guillotine sont toutes baissées et au plafond des petits ventilateurs brassent l’air déjà chaud du matin. 29 degrés. Comment je le sais ? Parce que mon téléphone sait tout pardi !
On s’installe, on peut s’étaler, nous ne sommes que 8 dans le wagon qui a 60 places ( je n’exagère pas je viens de tout compter !)
Ça y est on décolle… heu, non, le mot n’est pas approprié.
« C’est parti » on va dire … Oui c’est mieux…
On sort de la ville et on traverse ce qu’on pourrait appeler un « bidonville amélioré »
Je comptais filmer le buste penché par la fenêtre mais impossible. Pas même le bras, ni la main, ni le téléphone tellement les baraques sont tout près de la voie. On passe à ÇA des toits de tôle , on les frôle, ils ont dû faire plus d’un écorché vif, c’est certain !
Des habitations faites de ferraille, de planches et de matériaux divers solidarisés par des liens en plastique, des bouts de corde, les tôles servant de toit tenues par des gros cailloux…
Il y a du linge accroché partout, posé ça et là. Ces cabanes toutes petites se touchent. Parfois il y a 2 m2 de devant de porte et des enfants y jouent, des femmes y cuisinent, des hommes y dorment sur une natte à même le sol.. Alentours souvent de l’eau croupissante….
Le feuillage des arbres manque à plusieurs reprises de me fouetter le visage dès que je me hasarde à sortir un peu la tête.
Quelques km plus loin, le décor change, on quitte la ville. Je sors la tête, envie d’air, mais au même moment le chauffeur fait une manip qui fait lâcher à la locomotive un nuage noir qui me vient droit dans le visage, merde !!!
Je comprends pourquoi nous sommes si peu nombreux dans le premier wagon ! Et tous des touristes !!! Comme il doivent se marrer intérieurement les autochtones !
Sur la route parallèle à la voie ferrée, une camionnette roule à la même vitesse que nous. J’ai le temps de sortir mon tel pour immortaliser la scène peu croyable mais je n’ai le temps de filmer que quelques secondes avant…. que la camionnette ne nous dépasse !!!
Le paysage est plus agréable. Des cocotiers, des bananiers et autant d’acacias que chez nous les platanes, à part qu’ils ne sont pas alignés au bord des routes. Des rizières verdoyantes commencent à apparaître par ci par là….
Ne vous méprenez pas, malgré mes fesses endolories , mes cheveux aussi poisseux et sales que mes mains, l’odeur du gasoil plein les narines…. Je suis bien… très bien…
Et oui c’est bien ça, j’avais 20 ans et je montais à la capitale pour redescendre avec 30 mouflets parisiens qui venaient passer un mois en colo à Sète! mon dernier voyage en wagon lits remonte…. à 42 ans ! Oh punaise ….
21h30, le train est parti en retard, comme prévu! Nous voilà secouées Kiki et moi pour 12 h de temps pour relier Ayttaya -> Chiang Maï , 600 km ! Et oui , vous avez bien calculé !!! (J’en imagine bien quelques uns d’entre vous dont je tairai les noms penser que ça nous ne fera pas de mal de nous faire secouer un peu… C’est moche!)
Le wagon lit est une enfilade de couchettes gigognes, 56 au total, chacune « intimisée» par un rideau bleu. Sur le fin matelas,un drap blanc bien tendu, et posé dessus, un sac plastique soudé, et une couverture en coton blanc. L’oreiller m’appelle ! Ne riez pas, c’est épuisant les vacances!
Il fait froid, les blogs le disaient tous, la clim est à « donf », on se couvre.Je comprends rapidement que les boules Quiès sont indispensables, le personnel parle fort et de plus nous sommes en bout de couloir, à côté des toilettes…
6h du matin, quelques réveils juste pour changer de position cause de matelas fin et dur, mais sinon super bien dormi, bercée… j’adore!
Je me reconnecte au niveau sonore…. Le personnel est toujours là, en pleine forme !!! Je pense avoir l’idée du siècle en me précipitant vers les toilettes avant qu’elles ne soient sinistrées par de nombreux passages mais apparemment j’ai été moins matinale que beaucoup d’autres !!!
Les wc ici sont tous équipés d’une petite douchette pour toilette intime et tout le monde (dont je fais partie) ne maîtrise pas, le sol est donc trempé et je patine avec mes tongs, , je rajoute quelques grimaces, ce qui fait rire les femmes d’entretien !
Que les gens de ce pays sont gentils, gracieux, serviables, on nous l’avait dit mais c’est encore plus que ça …
Ils vous remercient avec le sourire, « Khop Khon Kha », les mains jointes accompagnées d’une légère courbette en avant. Merci quand on s’assied à leur table, merci quand on a choisi le plat, encore un merci, plus appuyé, quand on règle l’addition…
On m’apporte le petit dèj, je vais faire impasse sur les rondelles de saucisse « pas de Strasbourg » mais les 2 œufs au plat pourquoi pas.
La hauteur de la couchette du haut me permet de m’assoir, je me cale, je tire les rideaux, le jour se lève. Le paysage a un peu changé. Moins plat, davantage d’arbres feuillus, envahis de plantes parasites desséchées. Beaucoup de feuilles mourantes, jaunes, marrons. Très sec, pas très joli.
Je déjeune et le me rallonge, grasse mat !
Ah, avant il faut que je vous raconte la dernière de ma Kiki
Hier au soir en prenant possession de sa couchette je la vois, sérieuse, qui cherche quelque chose du regard. Elle me fait signe de m’approcher et d’écouter. Surprise ! Une radio divulguait des infos en français. Kiki continue d’inspecter tous les angles à la recherche de sortie de baffles. Incroyable tout de même, au moment de la réservation, notant notre nationalité, la SNCF locale aurait eu la délicatesse de brancher nos couchettes sur RTL ou Europe 1 ????
Mais non Kiki, fouille plutôt ta poche et arrête ton téléphone portable !!!!
On a du mal à trouver notre guest house et on peine avec nos sacs à dos de 10 Kg dans le dos et le petit de 2 ou 3 kg devant. 10 du mat et déjà 29 *, la sueur dégouline sur le visage et fait que les lunettes glissent au bout du nez, le tee shirt trempé est collé comme une deuxième peau et entre les seins c’est une rivière !!! Plus de 24 h sans se laver par cette chaleur, une nuit dans le train à dormir dans notre jus et ce début de journée hot, la perspective qui nous aide à avancer, c’est la douche !
On trouve enfin, il est 11 h et l’hôtesse nous annonce que la chambre ne sera prête pas avant …. 13 h !!! Nooooooon ! Devant notre réaction du style « les bras m’en tombent je vais mourir » elle passe 1 coup de fil qui nous fait gagner 1 h … on va boire un coup.
Nous sommes à Chiang Maï le jour où il fallait y être, le dimanche, jour du marché nocturne! Beaucoup de camelots, leurs stands se touchent de chaque côté d’une large rue très longue. Il se vend de tout, des écharpes, des bijoux en argents, d’autres seulement argentés, des statuettes d’éléphants, des fringues, des sacs en osier, d’autres en plastique façon osier, des jouets en bois, de la déco,… Franchement sympa.
Au milieu de la rue, de temps en temps des petits groupes qui jouent et chantent.
À mi parcours, une place sur la droite réservée à la restauration. Que des stands locaux comme on les aime ! On ne sait pas par où commencer, faut dire qu’on n’a pas eu le temps de manger à midi, faute de massage ( la vie est dure ici!). Une chose est sûre pourtant ce n’est pas l’envie qui nous manque mais nous ne pourrons pas goûter à tout. On se calme et on s’organise ! Un plat différent pour chacune et on partage… et on multiplie l’opération jusqu’à …plus faim !
Le temps de cette « petite » pose repas la rue s’est incroyablement noircie Spontanément la foule a adopté un sens de circulation pour monter et descendre la rue. Tellement ça marche serré il faut même jouer des coudes pour intégrer la circulation ! Incroyable . Chaud. On rentre…
Je repense à la discipline des gens dans le métro à Bangkok. De chaque côté de l’ouverture des portes il y a une marque au sol où se range le premier de la file qui veut rentrer. Les autres s’empilent calmement derrière, sans se serrer. Quand le métro arrive et que les portes s’ouvrent, ces 2 files d’attentes immobiles forment comme une haie d’honneur à ceux qui descendent et ensuite, avec calme et courtoisie, les voyageurs montent. Loin de la foire d’empogne de chez nous !!!
Demain cours de cuisine thaï… Et peut-être un petit massage d’une heure… ou deux !!!!😛😛😛
Dans un taxi bloqué dans un embouteillage, je regarde à ma gauche l’hôpital de Bangkok en pensant que ce serait quand même bien qu’il ne m’arrive rien dans ce pays qui m’oblige à en franchir la porte. Ceci dit , il faut déjà arriver à la franchir la porte, quelques voitures derrière nous, une ambulance use de son laisser passer sonore mais elle est comme nous, bloquée. Et pendant que je lançais vite fait une prière à mon ange gardien préféré de ne pas me quitter des yeux au moins pour les trois semaines à venir, l’infirmière que je suis voit avec stupéfaction un chirurgien passer la grille de l’hosto en tenue de bloc, bleue ici donc, calot sur la tête, bavette sur le nez ( ça encore c’est le moins choquant, beaucoup de Thaï et de touristes chinois en portent une ici) , pompes de bloc, crocs en l’occurrence, bref il ne lui manquait plus que les gants! Il se faufile entre le voitures, essuyant avec son pantalon quelques pare-chocs au passage, et s’engouffre dans le marché d’en face. La scène a été rapide et je n’ai pas eu le temps de la prendre en photo mais je sors mon téléphone de mon sac à dos, si l’embouteillage pouvait durer encore un peu je l’aurai peut-être à son retour… Zut , ça a l’air de redémarrer, on avance doucement … Je me retourne sur la banquette arrière et je ne quitte pas des yeux la rue… Ah ça y est le voilà ! Un petit sac plastique transparent à la main. Non mais je rêve… c’est sa bouffe pour midi qu’il est allé s’acheter vite fait aux « halles » d’en face ! Je mitraille mais le taxi secoue sur la rue mal pavée, on est déjà trop loin, les photos sont ratées. Dommage, je me voyais bien te les envoyer Philou pour que tu les placardes à l’entrée du bloc !!!
Il se faufile à nouveau entre les voitures qui sont en train de redémarrer, il a l’air pressé. Pressé de manger ou bien il retourne direct au bloc ou un patient déjà endormi sur la table l’attend ?
Allez, une petite prière supplémentaire, ça mange pas de pain !!!!<<<<<<<~>>>>>>>
La circulation est vraiment dense dans les villes, le piéton est loin d’être prioritaire, les passages prévus pour lui (symbolisés par des bandes blanches comme chez nous) sont quasiment effacés ne sont pas respectés et on a conscience de mettre notre vie en danger à chaque traversée. Le freinage du conducteur suivi du geste signifiant « Je vous en prie Madame » tu l’attends le premier jour et puis tu comprends vite que si tu veux traverser, tu dois t’y jeter. Et moi je me dis qu’avec toutes prières que j’ai faites au chapitre précédant, il ne peut rien m’arriver!
Si le thaï est discipliné et courtois dans le métro, en bagnole c’est pas le même !!!
Partout, tout le temps, des scooters qui roulent comme des dingues. Ils zigzaguent entre les voitures, ils me font peur. J’avais fait faire un permis international pour pouvoir en louer un et bin je risque pas le coup !
Pas de casque, et souvent, très souvent des enfants en bas âges, debout, aux premières loges, leurs petites mains serrées devant sur la barre transversale, prêts à bouffer le compteur au moindre coup de frein intempestif. Il y a d’autres déclinaisons !
Enfant assis derrière, coincé entre papa qui conduit et maman qui se tient à papa.
Version 4 couches , enfant, papa, re- enfant et maman.
Version «sortie de maternité « papa conduit et maman porte le bébé dans ses bras.
Et puis la plus époustouflante « papa célibataire » , papa conduit de la main droite car il porte le bébé sur le bras gauche!
Qui dit mieux !!!
A bas le futon , vive la mémoire de forme. Tu m’étonnes qu’il y ait un centre de massage chaque 2 mètres, question de survie. Si je suis fan de leur cuisine je leur laisse leur literie. Mais que c’est dur leur truc. A côté le matelas du train couchette c’était de la ouate, de la guimauve, du liquide amniotique !
Ce matin on part en bus vers Chiang Rai. 190 km,3 heures, la même vitesse que le train donc !
On a prix nos billets hier ce qui nous a permis de choisir notre place, en haut, aux premières loges, juste derrière le grand pare- brise. Par le petit escalier raide à côté de nous, nous avons une vue plongeante sur le chauffeur.
Le bus est majoritairement rempli de thaï sauf nous et un autre couple, hétéro lui!
On part à l’heure. J’avais bêtement imaginé pouvoir récupérer un peu de ma nuit cassante mais la musique locale volume 9 /10 me tombe dessus, sortie du son au dessus de ma tête…. Même sans, dormir aurait été impossible car dès qu’on attaque la nationale on est secouées comme les boules d’euro-millions !
Je sors mes écouteurs, une oreillette dans l’oreille de kiki et l’autre dans la mienne, une boule Quiès dans l’oreille libre et collées une à l’autre, à l’uni -son, nous écoutons ce qu’il a à savoir sur les futures visites que nous allons faire. Oui, parce qu’on fait pas qu’à se faire masser je vous ferais dire, on s’instructionne aussi !
De temps en temps au milieu de la route, deux flics font s’arrêter des voitures , pas toutes et je ne sais pas sur quel critère, le temps de jeter un coup d’œil furtif dans l’habitacle et la font repartir…
On roule… Une heure 1/2 après le bus s’arrête près d’un thé /bar/resto , on se débranche, pensant à une pose mais non, c’était juste pour laisser descendre un passager. Malgré la résistance bruyante de la boite à vitesses, le chauffeur finit par arriver à enclencher la première. On redémarre, la seconde n’est pas d’accord elle non plus mais finit par obéir. Ça sent pas bon tout ça se dit-on du regard ma Kiki et moi…
La descente nous aide à prendre de l’allure mais , toute bonne chose ayant une fin, après la descente, une côte, logique oblige en montagne. On profite de notre vitesse pour grignoter quelques mètres en altitude, on voit le chauffeur qui s’acharne sur son levier de vitesses, il les essaie toutes avec des gestes rapides, ça grince, ça craque . Elle et son acolyte, une jeune Thaï d’une trentaine d’années n’ont pas l’air inquiets, au contraire ils se bidonnent à s’en peter les côtes. On dit que le fou- rire est communicatif, et bien là- virgule- non-point.
Il arrive à se mettre sur le côté et puis plus rien. « Misa est dicte » , chez les bouddhistes aussi. ( Oui j’aime bien balancer une locution latine de temps en temps, je trouve que ça fait bien ) le chauffeur sort , on l’entend ouvrir un coffre de côté du bus et tout à coup ma Kiki me regarde effarée « Il a une clé à molettes à la main !!!! » On le voit regarder son téléphone et pour détendre l’atmosphère je glisse à l’oreille de ma cop’s « Il cherche un tuto ! »
Pendant ce temps son acolyte vient nous servir un discours d’explications en thaï et au moment où elle allait redescendre je l’arrête pour lui dire de mon anglais scolaire « Excuse me, I don’t understand ! » ( C’est la phrase que je prononce le plus souvent depuis le début du séjour !) Elle me regarde, se marre et se barre !!!
On voit qu’on sort les bagages du coffre, tout le monde descend. Par un thaï parlant le même anglais que moi, je crois comprendre qu’un autre bus va arriver. Quelle organisation ! Quelques minutes après, effectivement un bus arrive à notre hauteur, s’arrête, embarque deux thaïs et puis ferme ses portes après avoir crié « Full! Full! ». L’opération se répète trois quatre fois, chaque fois un bus de passage embarque quelques Thaï au compte gouttes. Nous sommes une trentaine à attendre en plein soleil de 35 degrés. La présence d’un jeune bonze m’oblige à faire semblant de garder mon calme, extérieurement du moins…. Par une rapide connexion neuronale ne nécessitant pas d’avoir fait « math sup / math spé » je calcule qu’on risque d’y passer ….. un bon moment !
Je vérifie un truc sur internet… Yes !!! L’auto-stop est autorisé en Thaïlande. Il me faut peu d’arguments pour convaincre une Kiki sceptique qui, cuite à point au goût des moustiques, est en train de se faire bouffer et gesticule dans tous les sens. Par politesse je vais soumettre mon idée aux deux policiers. Gentil et courtois un deux me dit, « let me do it for you » je retourne au bord et on le voit arrêter toutes les voitures jusqu’à ce qu’il fasse un geste vers nous « Ok, two persons » On ramasse tous nos sacs, on court jusqu’au pick-up salvateur et pendant qu’on balance notre bardas sur le plateau arrière deux femmes thaï, ni courtoises ni polies, nous doublent et essaient d’ouvrir les portières heureusement verrouillées. Et là, la présence du bonze perd toute son efficacité et la « Gisou sort de ses gongs, barre toi de mon herbe ou tu vas voir ce que je vais te mettre » rentre en action. Je la prends en poids et en volume, facile avec une femme Thaï petite et fluette, je lui défais ses doigts crispés sur la poignée, je la pose plus loin en lui susurrant quelques mots bleus à bout portant et on s’engouffre sur la banquette arrière. Non mais….
Elles tapent à la vitre, et finissent par convaincre le chauffeur qui leur dit de monter.
Serez-vous étonnés si je vous dis que le restant du trajet s’est passé dans un silence absolu, la raison n’étant pas, je pense, la barrière de la langue !
Premier jour de trek hier. Finalement nous avons un guide que pour nous, les autres trekeurs présents avec nous au point de départ, tous des jeunes d’une vingtaine d’années ont opté pour un trek de 2 jours …. Pffff, petits bras ! On embarque néanmoins tous ( (8) sur une même barque fine et longue, d’où son nom de « longue queue » et on remonte le large fleuve dont j’ai zappé le nom, pendant une bonne ½ heure, les bords de la barque presqu’au raz de l’eau.
Le paysage est assez joli, des grandes et belles maisons en construction pour la plupart. On croise des pêcheurs sous leur grand chapeau en bambou qui, l’eau à mi-cuisses, jettent des filets comme dans la chanson de Voulzy. Ça y est, c’est sûr, je vais l’avoir dans la tête toute la journée ! Il vaut mieux que j’aie croisé un pêcheur plutôt qu’un petit bonhomme en mousse !!!
Ça y est, on débarque et on commence directement par la pose repas, ça commence bien ce trek 🙂
11h, on décolle. A la fraîche !!! Chi, notre guide, nous taille un bâton en bambou et rapidement on en comprend l’utilité !
Ça monte, ça monte ça monte ! Tellement qu’on lui demande de nous en faire un deuxième !
Nous sommes un peu déçues des rizières, si elles sont verdoyantes en plaine car irriguées, en montagne il faudra qu’on revienne en juillet, période des pluies nous explique Chi… il tombe un soleil de plomb. Le paysage change au fur et à mesure de notre ascension. Le soleil est maintenant filtré par les forêts que nous traversons, de grands bouquets de bambous gigantesques, ceux de la bambouseraie d’Anduze sont des bonsaïs à côté !
Chaque ½ heure, Chi à pitié de nous et s’arrête ! On pose nos sacs à dos qui outre le fait de peser sur nos épaules, nous font transpirer du dos plus que du reste du corps, et ce n’est pas peu dire …
Au détour d’un virage, flanqué en milieu de montagne, le village !
½ heure encore nous dit Chi.
On craignait que ce soit un village « fabriqué » pour les touristes et bien on est vite rassurées. On rêvait d’authentique, nous voilà généreusement servies ! La seule trace de béton est le chemin principal avec des côtes et des descentes dont Port Aventura a dû s’inspirer pour le « fast and furious » !
Les ruelles adjacentes sont en terre battue. De chaque côté des baraques en bambous sur pilotis, avec des stocks de bois secs bien rangés dans le sous- bassement.
240 habitants, nous dit Chia, et la ville la plus près est à 45 km. Des enfants, beaux, propres. Des chiens, beaucoup de chiens, pas toujours beaux mais pas agressifs, des chats et chatons partout, et puis des poules, poussins et coqs en nombre incroyable, la rue est une immense basse cour couplée d’un chenil ! On apprend le lendemain qu’ils ne mangent pas les poulets, ils font partis de leurs animaux de compagnie, des NAC donc.
Notre hôte nous attend, rire franc et vêtements colorés qui moulent ses rondeurs. Banane, coca frais… On se détend et elle nous montre ce qu’il est difficile d’appeler salle de bain.
Une cabane à une dizaine de mètres avec, au bout d’un tuyau bleu fixé aux bambous du plafond, un robinet. Voilà. Les wc sont séparés ( luxe), des fourmis tournent en rond sur la lunette, la chasse se résume à une gamelle en plastique qui baigne dans un bac rempli d’eau. Accroché au mur une grosse ventouse dont j’espère ne pas avoir à me servir …Mais je pense que par réflexe à ce décor, mon organisme va faire le nécessaire pour bloquer les écoutilles !!!
Notre chambre, comme tout le reste de la maison est à l’étage. On se déchausse au bas des quelques marches et on essaie d’avoir confiance dans le sol en bambou. Sous une grand moustiquaire carré ( dont on jugera de l’inefficacité le lendemain matin…) on découvre notre lit… merde ! Encore un futon. Certes on n’attendait pas un Epéda multispires mais bon…
On assiste à la préparation du repas, 3 hommes s’affairent, accroupis. Tout se passe à l’intérieur, dans la grande pièce à vivre même la cuisson…. au feux de bois !!! J’ai mis un x à feu, c’est volontaire, il y en a deux ! Pas de conduit ni de trou prévu au dessus pour l’évacuation de la fumée, elle part par où elle veut, les bambous n’est pas étanches et il n’y a pas de porte mais je vous avoue que ça pique les yeux !!! Pourquoi ne pas faire tout ça dehors comme nous ?
Parce que si chez nous le « barbeuque » est un bon moment occasionnel, chez eux, matin et soir, ils y cuisinent. Ils ont tout à portée de main et, point important, ne sont pas embêtés par les animaux. C’est vrai que tout se fait pratiquement au raz du sol.
On apprécie la douche froide, le repas est très copieux, et malgré que les composantes restent les mêmes, riz, légumes et poulet, ils sont toujours différents en goût suivant les herbes et les épices.
Quand on se couche, on sait que la nuit sera, comme le futon, dure !
Et se fut le cas. Le petit plus, c’est qu’elle a été très fraîche, et la petite couette qui, au vue des imprimés était celle d’un lit d’enfant, était courte. On a passé la nuit à se réchauffer les épaules OU les pieds, à tour de rôle !
Elle a été courte aussi, à partir de 3 heures du mat, un véritable concert de chant du coq …
Quelle nuit mes amis, mais quelle nuit !
On patiente jusqu’à 6 h et puis on se lève. Les feux qui crépitent déjà sous des gamelles bouillonnantes nous réchauffe, chacun est à sa tâche. Chi nous sert un Nescafé et la suite arrive. Omelette à la graisse de porc sur du riz et tranches de pastèque et d’ananas. Super.
On papote, on échange par gestes, on pose des questions à Chi qui est vraiment quelqu’un d’adorable.
Ils cuisinent à l’intérieur pour ne pas être gênés par les animaux mais les petits osent rentrer. Chaton, chiots, poussins qu’ils chassent gentiment et sans arrêt en tapotant sur le sol un bambou effilé au bout façon balai. Et ils rient. Ça va ça vient dans cette cuisine, femmes, hommes, enfants… sans arrêt !
9h, on part sous le soleil déjà chaud.
Aujourd’hui on doit trouver des cascades sur notre route…..